VAUTOUR
FAUVE
ALPES MARITIMES
Le Parc National du Mercantour
m’a envoyé un Excel avec 48 données du 29 avril au 15 septembre 2005 ( de 1
à 50 oiseaux, moyenne = 17,27 ) concernant surtout son territoire mais non pas
exclusivement, collectée en majorité par ses personnels mais aussi d’autres
organismes : Ecosphère et certains sigle bien connus (ONF, FDC 06)
d’autres plus ésotérique, au moins pour moi (AEM, EDN, VAR).
AILLEURS
Diminution des randonnées à
grande distance en octobre. C’est pourquoi la moindre observation
est encore plus précieuse : quelques unes, parfois en groupen dans le Dévoluy
(3 le 6, 1 le 9), dans le Haut-Diois (35 le 9 sous le col de Seysse) et sur les
Hauts Plateaux du Vercors (le 27 du Glandasse Nord à la Tête du Jardin, des
groupes ≤ 10 tout le jour et jusqu’au soir, volant vers Chamaloc), etc.
Merci à tous !
Dans les alpages du sud-ouest du
Vercors, la présence estivale a été irrégulière, avec un maximum
d’une quarantaine à Font d’Urle et de vingt-quatre à Ambel. Dans ce
dernier alpage, la présence est devenu plus régulière en octobre : parce que,
du fait d’une altitude moindre que dans l’est du massif, les transhumants en
partent plus tard?
Les comportements pré-reproducteurs se développent progressivement dans les
colonies nicheuses.
A CHAMALOC, on considère cela d’un oeil sinon moins routinier, du
moins plus interrogatif : vont-ils nicher sur place?
Plus précisément, l’attention se porte sur les effectifs, les
comportements et les perturbations :
I. - EFFECTIFS
Par rapport aux autres années :
A. - Les effectifs suivent en gros le même modèle que les autres années
- estivage
décalé vers l’automne : du 3 juillet au 27 octobre 2005 moyenne sur les
reposoirs en falaise m = 65,81
- deux
maxima plus marqués à moyennes et coefficients de variation
quasi–identiques : m = 81,04 CV = 20,21% et m = 81,86 CV = 20,83%,
respectivement du 12 août au 8 septembre et du 21 septembre au 8 octobre ;
- habituelle
baisse temporaire de début d’automne : cette année 12 jours, à m =
61,44 CV 15,42% ;
- décroissance
automnale avec forte augmentation de la variabilité. Cette année à partir
du 9 octobre. Jusqu’à aujourd’hui 3 novembre : m = 45,90%, CV =
39,93% sans tendance linéaire nette à la diminution au fil des jours :
r=0,0752.
B. - Evolution au fil des ans vers la disparition de la période
d’absence hivernale :
- -
Raccourcissement du minimum minimorum : de six mois (de mi septembre
2000 à mi mars 2001, environ) à guère plus de trois du 19 décembre 2004
au 27 mars 2005.
- -
Baisse d’intensité : de six mois d’absence totale en 2000-2001 à
une simple baisse d’effectifs en 2004-5 : m = 8,32 (seulement six journées,
non consécutive, à effectifs observés nuls.
Questions pour les prochains mois concernant les effectifs hivernaux :
- poursuite
du relèvement de la moyenne ?
- diminution
de l’instabilité ? Du 19 décembre 2004 au 27 mars 2005 CV = 110,88%,
extrêmes (non consécutifs) : six jours à effectifs nuls, cinq de 30 à 37
;
- poursuite
du retard de l’effondrement ? La période à moyenne bien en dessous
de 20 commence le 17 novembre en 2003, mais le 19 décembre en 2004.
II. - COMPORTEMENTS
Depuis des semaines on peut remarquer :
- la fréquence
très accrue des interactions sur les reposoirs en falaises, avec querelles,
envols multiples, jusqu’à la tombée de la nuits (ne facilitant pas le
comptage quotidien !), vols en tandem, etc. ;
- la présence
en fin de journée d’un ou deux oiseaux dans une des aires de 2002, dans
celle de 2004 (parfois l’oiseau en position de couveur) ou à proximité
immédiate, sur quelques autres vires favorables à la nidification, dont
une très favorable.
III. - PERTURBATIONS
Dimanche 16 juillet 2005, de retour de commémoration de la mémoire de R.
Beck sur les Hauts-Plateaux, J.-D. Abel, élu représentant au PNRV la ville de
Romans, B. Cuerva, garde à la Réserve Natuelle des Hauts Plateaux du Vercors
et moi-même, avons remarqué à 16h 45 six parapentes déjà volant ou décollant
de l'alpage près de la table d'orientation, à promixité de Sapiau, passant à
proximité des falaises dans une nuée de vautours. Ensuite, ils se sont posés
à nouveaux dans l'alpage de départ, sauf un, descendu dans le val de Chamaloc,
où il a été suivi et intercepté par B. Cuerva à 17h30 : un groupe de
Grenoblois, venus voler à Luc-en-Diois le week-end, qui a voulu changer de site
le dimanche : a déclaré n'avoir pas eu la moindre information sur la
sensibilité du site, ni par information préalable, ni sur place (panneaux,
etc.).
Sans maîtrise de ce facteur, il est vain d’espérer le développement sur
place d’un noyau reproducteurs de vautours fauves, d’autant que ces oiseaux
sont soumis à l’intense attracion de la colonie nicheuse des Baronnies (52
couple en 2005). L’installation en cours d’un couple de Percnoptère peut se
trouver compromise.
Le Parc Naturel Régional du Vercors a commencé à s’attaquer à ce problème
majeur. La concertation avec les associations, l’information des pratiquants,
par leur canal et sur place, entrepris, sont et resteront nécessaires mais ne
seront probablement pas suffisant.
VAUTOUR MOINE
Drôme
Laurita, Alep et Juniperus
sont régulièrement observé dans les Baronnies, de temps à autre à Chamaloc,
parfois ailleurs aux confins du Diois et du Vercors.
Pas de nouvelles d’Ophrys.
Verdon
Peu après le tir d’un des vautours
moines lâchés sur place, un courriel mal rédigé avait donné à croire que
le second avait également été tiré. En fait, la victime est...un ramasseur
de champignons ! La cause de l’écrasante majorité des accidents de chasse :
tir sans visilité ! Pratique inqualifiable, qui ne devrait rencontrer pas la
moindre trace d’indulgence, bien au contraire, car elle doit être éradiquée
des moeurs cynégétiques ! Ceux ne sont contrôlant pas sont priés de se
reconvertir dans la pêche à la ligne. Dans de telles cas, il est anormal que
la loi ne prévoit pas l’interdiction de chasser à vie.
COMPTER LES CHAMOIS,
OBSERVER DEUX ESPECES DE VAUTOURS
Dimanche 6 novembre,
comptage de Chamois à Pommerol (nord des Baronnies), prioritaire cette
année pour le département de la Drôme : vous rendrez service, vous verrez le
rut de l’espèce + Vautours fauves + Vautours moines (si
pas pendant le comptage, au moins après),
avec une probabilité assez élevée de voir l’Aigle royal, etc.
Rendez-vous : 7h du matin sur le premier parking dans les gorges de
Pommerol (à partir de l’aval).
La météo est favorable mais en cas de mauvais temps, report au dimanche
suivant.
La veille, une information sera installée sur répondeur au 04 75 81 12 44.
RUT D’ONGULES
Cerf
: la fin ! Encore quelques brâmes timides à Ambel au moins jusqu’au matin du
24 octobre ;
Chamois : en plein rut ;
Bouquetin : commence à s’exciter ! Au nord du Pas de la Ville (bordure
orientale des Hauts Plateaux du Vercors), le 26 octobre, une harde d’une
quarantaine dont deux tiers de mâles avec déjà) des comportements de rut !
INFORMATION SUR LE CHIEN
VIVERRIN EN REGION RHONE-ALPES
Source : fichier
d’observation de l’ONCFS
Drôme
Une observation détaillée réalisée dans le Vercors est fournie par le
naturaliste Xavier MARION (in litt. du 19.07.1998). Il écrit : «
Le 30 mai 1998, au cours d’une promenade sur le plateau de Vellan, commune de
Plan-de-Baix, j’ai eu l’occasion de réaliser ma première observation
d’un chien viverrin. Vers 18 heures, ce jour là, j’arrivais en
bordure d’un champ de luzerne situé à l’est du plateau, à 400 mètres des
falaises qui surplombent la vallée de la Gervanne. (...) Regardant
attentivement la prairie à la recherche d’un éventuel chevreuil, j’ai
remarqué un animal en lisière, à environ 200 mètres de moi. Au début,
l’animal était en partie caché par les herbes de la lisière, la tête baissée
et non visible. Je me suis aussitôt muni de ma longue-vue. La scène se déroulait
au soleil et la couleur brun gris foncé était caractéristique. J’ai tout de
suite pensé à un blaireau. J’ai eu de nombreuses occasions d’observer le
blaireau dans la nature, cet animal étant relativement fréquent dans le
secteur de Vellan que j’arpente régulièrement. Lorsque j’ai pu voir la
queue, elle m’a paru bien grosse. Elle était basse, rappelant une attitude de
« soumission ». L’animal marchait doucement en zigzags, la tête cachée,
probablement en recherche de nourriture. Après environ une minute, il avait
parcouru une quinzaine de mètres vers l’intérieur du champ. Il s’y est arrêté
brusquement et s’est redressé. Dès que j’ai pu voir sa tête, j’ai définitivement
éliminé l’hypothèse du blaireau. Il a regardé sur les côtés, l’air
inquiet, et est reparti d’où il venait en marchant assez vite mais sans
empressement. J’ai bien pu l’observer pendant son arrêt, quelques secondes.
J’ai été impressionné par le volume du pelage, l’avant très noir de la
gorge aux pattes, contrastant avec le museau et les oreilles très claires.
J’ai remarqué également le dessus de la tête foncé, et le masque noir sur
les yeux. La tête massive, la face large est beaucoup moins allongée que celle
du blaireau.(...) Dès mon retour chez moi, j’ai consulté les livres, et ai
pu écarter les risques de confusion avec le raton laveur, grâce notamment à
l’observation de la queue, pas du tout rayée, et la partie noire du pelage à
l’avant ».
Rappel
Espèce d’Extrême Orient introduite pour la fourrure en Russie, à l’époque
où l’introduction d’espèces exotiques était aussi obsessionnelle que
l’extermination d’espèces autochtones... Observations actuellement en
Savoie, Haute-Savoie, Loire et Drôme, pour ne parler que des départements de
la région Rhône-Alpes.
Jean-Pierre
Choisy (PNRV)
04 novembre 2005
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